Balade pluvieuse, mais balade….. Quand même !
Grands dieux qu’elle était attendue cette traditionnelle « balade des nouveaux », même si la plupart des participants (dont je fais partie) ne sont plus des perdreaux de l’année, il n’en reste pas moins que pour beaucoup, ce sera la première fois qu’ils évolueront au sein du L.E.C.
Et ils étaient nombreux à avoir coché cette date sur leurs agendas, excités comme des acariens au salon de la moquette, frustré(e)s de ne pas avoir pu chevaucher leurs rutilantes montures pour cause de covid 19. Du coup les ex-confiné(e)s ont répondu en masse à l’appel du bitume, et ça n’est pas moins de 80 membres et leurs 60 machines qui ont répondu présent.
Après des semaines d’enfermement et de libération conditionnelle particulièrement ensoleillées, les jours qui ont précédé notre première sortie officielle, ont été marqués par une canicule digne d’un été à Abou Dabi. Tout semblait se présenter sous les meilleurs auspices pour le démarrage tardif de notre saison, mais c’était sans compter sur ces incorrigibles farceurs que sont Zeus et Éole.
Ce samedi 27 juin, la météo nous prédisait du vent, des orages ainsi que de fortes ondées bref, que du bonheur ! Qu’importe, on la fera quand même cette fameuse balade.
Sous un ciel couleur cendres, marqué de nuages noirs et pansus, « Archi » notre dirlo’, rappelle les consignes de sécurité plus que jamais nécessaires.
De mon côté, je tiens un petit briefing avec les safety-officers sur les quelques points noirs que nous rencontrerons sur le parcours. Toutefois, ceux-ci restent moins nombreux que ceux que l’on peut voir sur la tronche de Greta Thunberg.
Deux aspirants se joignent à l’équipe et seront en binômes avec des pilotes déjà porteurs de la sacro-sainte « banane… ».
13 Heures 30, le cortège se met en place comme sur la photo de mariage de tata Gisèle : les petits devant et les gros derrière (Je parle des moteurs bien sur…). Le tout est précédé par le Road-cap’, les safetys et le régulateur. Hé ouais, on est comme ça au L.E.C, le fil rouge sur le bouton rouge….
Tout le monde est là ? OK, alors on peut y aller, et c’est parti pour une première partie de trajet qui nous amènera à 80 km de là, au cœur des Flandres Françaises et plus précisément à Ledringhem, chez William et Linda qui tiennent le célébrissime estaminet « Au trou flamand », établissement incontournable pour tous les bikers du Nord-Pas de Calais et ses environs.
Il pleut ! Ça n’est pas une vraie « drache » telle qu’on la connaît, mais plutôt une pluie « chiante » comme celle qui nous tombe dessus, juste pour nous em…… ! En plus de cela, un petit zéphyr nous balance quelques bourrasques bien sympas histoire de voir si celles et ceux qui ont pu assister à notre journée reprise de guidon, ont bien retenu la leçon des 6 points…. je me comprends.. !
La route est glissante et la circulation dense jusqu’aux portes des Weppes, ce qui ne facilite pas le travail des safetys qui multiplient les interventions, pour le plus grand confort et la sécurité des autres membres du chapter.
Les kilomètres s’enchaînent et au fil des villages que nous traversons nous sommes, comme souvent, salués par les indigènes, pressés qu’ils sont de nous manifester leur sympathie par un cri, un signe de la main ou un appel de phares.
Bien entendu, ces fervents admirateurs et loyaux supporters à la cause motocycliste sont grassement récompensés par un concert de klaxons et autres sirènes tympanicides. Mais bon ! Le peuple en redemande alors, rassasions le (comme aurait dit le bon roi Louis Croivébaton) !
À Cassel, nous gravissons ses pentes par la face pavée. Les petits éléments de pierre qui composent la chaussée et qui d’habitude sont très prisés par les gentils manifestants lors de grandes fêtes organisées avec les CRS, sont partiellement mouillés et glissants. Ajoutez à cela, des nids-de-poule où un émeu y serait à son aise, et vous aurez une idée de la situation de laquelle l’ensemble des participants en est sorti haut la main. Chose éminemment plus technique à réaliser lorsqu’elle est effectuée en formation serrée plutôt qu’en solo, où les rois de la glisse peuvent plus facilement donner cours à leur talent, tant sur deux roues qu’à l’horizontale…
À Ledringhem, après avoir béquillé en toute sécurité, tout ce petit monde s’est vu offrir un philtre de son choix et a été invité à faire plus ample connaissance en échangeant sur leurs expériences motocyclistes respectives. (Ouais bon, pour faire court on a bu un coup et on a parlé de bécanes quoi !)
Passé ce moment de cohésion et de pensées philosophiques portant sur : « Pourquoi trait on les vaches, alors que les tôles ondulées ? » , il est temps pour la majorité d’entre nous de regagner ses pénates.
Chacun(e) mettant directement le cap sur ses lares, la rame que nous composions s’est effeuillée sur le trajet, au fur et à mesure que les un(e)s et les autres s’approchaient de leur home sweet home.
Voilà, l’édition 2020 de la balade des nouveaux est terminée. Cette saison, même si elle est sérieusement entamée à cause d’un virus, est bel et bien lancée et rien ne saurait l’arrêter…
Il en faut peu à un motard pour être heureux ; un peu d’essence, de belles routes et des amis avec qui les partager. Et si en prime, il pouvait s’arrêter un peu de pleuvoir…. Que du bonheur je vous dis.. !
Allez, à bientôt sur les routes (ou ailleurs..!), nous sommes toujours prêts à nous faire de nouveaux amis !
E. G.