Coucy le Chateau

Balade Axonaise
En ce 222éme jour de l’an de grâce 2020, c’est sur le département de l’Aisne que nous avons jeté notre dévolu, et plus particulièrement à Coucy-le-Chateau-Auffrique.
Ce 9 août, nous fêtions les Amour (et il en fallait beaucoup pour faire de la moto en cette période de canicule…), Audrey Tautou soufflait les 44 bougies qui ornaient son gâteau d’anniversaire, et le dicton du jour était ; « En août, de l’aube au soir, on n’a qu’une heure pour s’asseoir… ». Dicton, pour le coup, fort mal à propos pour les bikers que nous sommes, avec les huit heures de selle qui jalonnèrent cette magnifique journée.
Les grenouilles de météo-France nous avaient prédit une journée torride et elles ne s’étaient pas trompées.
En fait, avec les 42 °C relevés sur mon thermomètre, notre périple en terres des Hauts-de-France s’est apparenté à un raid sur la piste saharienne reliant Tizi-Ouzou à Tamanrasset…
14 machines et 18 valeureux(ses) membres étaient aligné(e)s sur la grille de départ, dès 08 heures. À cette heure-là, la température était encore agréable et nous supportions même nos petits blousons d’été taillés dans des pièces de dentelle de Calais… 😁
Autoroutes, voies rapides et autres « grands rubans » étaient bannies de notre itinéraire que nous avons voulu cool et pittoresque et ce, au grand dam de notre GPS embarqué qui, refusant obstinément d’assimiler les fichiers gpx générés sur « ride planner », a pris un malin plaisir à toujours vouloir nous ramener sur des axes principaux. Qu’à cela ne tienne, c’est à l’ancienne et à l’aide d’un bon vieux road-book « papier » que nous avons cheminé en ces espaces sauvages.
Sur les coups de 10 heures, le soleil est déjà haut et les cavités buccales des membres de la troupe affichent un taux d’humidité identique à celui d’un silex dans le désert d’Acatama. Il est temps d’y remédier ! 🥵
Alors que nous traversions une minuscule bourgade perdue ne figurant sur aucune carte, nous avisons un petit caboulot tenu par un sympathique autochtone nous proposant divers breuvages locaux. 🧙‍♂️
Après y avoir sifflé quelque philtre et autre nectar des plus désaltérant, il est temps de nous remettre en selle pour atteindre la « Montagne couronnée », autre nom donné à la cité de Laon, où nous comptons nous restaurer.
En bons pèlerins motocyclistes que nous ne sommes pas, c’est au pied du palais épiscopal que nous béquillons nos destriers métalliques, avant de nous mettre en quête d’une auberge où nous sustenter. 🍟
Laon, cette ancienne capitale carolingienne, recèle des trésors d’histoire et d’architecture gothique. En nous promenant dans les ruelles de la ville haute, on se retrouve brusquement projeté dans le passé, et il est alors difficile de ne pas imaginer la suite de notre périple devant nous mener au château-fort de Coucy, de la manière suivante :
« La horde harlesque, composée entre autres, de la dame-pilote (cf « les seigneurs de l’anneau » en janvier 2019) accompagnée de Messire Archibald de la Street et ses pertuisaniers, franchirent les portes de la citadelle. Elle était menée par un cinquantenier, régent d’un petit groupe de cerbères voués à la sécurité de la troupe. ”Gio le Flamboyant”, ménestrel officiel du LEC, donnait de la vielle à roue à tout-va, tandis que le trouvère Christian, dit ”Cristobal le Rusé”, gringottait contes et ballades en langue d’oïl. Interdite et apeurée, la gueusaille indigène s’écartait en courbant l’échine sur le passage d’une telle cohorte… ». 🤣
Bon, ça ne s’est pas passé exactement comme ça, mais avouez que ça aurait eu de la gueule quand même… ! 🤔
Le château de Coucy a vu sa première pierre posée en l’année 920, et au fil des siècles, il est devenu le plus grand château-fort de toute la « Chrétienté ».
Idéalement implanté entre Laon, Chauny et Soissons, il assurait le contrôle des populations et interdisait les invasions en provenance de la la vallée de l’Oise.
Avec les années, la forteresse implantée sur le village de « Coucy la montagne », finit par afficher des mensurations impressionnantes. Ses quatre tours de quarante mètres de haut et de vingt mètres de diamètre, étaient reliées par une courtine de 3 mètres de large. En son centre, avait été érigé un donjon d’une hauteur de 54 mètres pour un diamètre de 31 mètres. Cette construction colossale à résisté aux affres du temps et d’un tremblement de terre, jusqu’en 1917. Même les angliches ne s’y sont pas frottés durant la guerre de Cent Ans. 💂‍♀️😱🤣
Il aura fallu attendre le 27 mars 1917 pour que des Teutons vaincus et vindicatifs, détruisent ce monument témoin de notre histoire, avant de se replier dans leurs terres infertiles. 🤬
En ce lieu chargé d’histoire, nos esprits aspirent à s’abreuver de culture, mais nos corps eux, ne veulent que s’abreuver tout court. 🥤🧊
En effet, en ce milieu d’après-midi, le soleil envoie du lourd. Pour faire court « Ça chauffe meuh-meuh ». La moindre parcelle ombragée est prise d’assaut, et l’unique limonadier du coin fait recette. La visite du site est tentante, mais elle s’apparenterait trop à une traversée du Mojave. Il nous faut y renoncer. ☀️🔥
Bon gré mal gré, il est temps d’envisager de faire retour sur la métropole lilloise.
L’emprunt d’autoroutes étant toujours proscrit, c’est un itinéraire différent de celui qui nous a amenés sur site, qui sera adopté. Néanmoins, la plupart des routes empruntées seront moins « touristiques », pour privilégier le confort de pilotage et un gain de temps certain.
Si, en cette journée caniculaire, les mécaniques ont considérablement souffert, les corps n’ont pas été épargnés. Et c’est au bord de la lyophilisation que nous nous sommes accordés une ultime pause dédiée à notre réhydratation en cette bonne ville de Bapaume.
D’aucuns, aux estimations optimistes sur la consommation de leurs machines, en ont profité pour faire discrètement le plein, tandis qu’ils riaient de ceux ayant demandé à le faire 100 km en amont. Haarrr ! Ces jeunes permis ! Il faut bien que jeunesse se passe… 😂
En ce qui me concerne, à 21 heures 10 tapantes, mon destrier était remisé dans son écurie et moi…. sous une douche glacée et salutaire. 👍
Une heures plus tard, l’orage grondait et il pleuvait à torrents…
Super timing, ai-je pensé ! 😝
Et c’est juste après ça que je me suis doucement endormi pour glisser dans un rêve où la Dame-Pilote, Sire Archibald, Gio le flamboyant, Christobal le rusé et bien d’autres affrontaient des dragons dans les monts d’Auvergne….
Mais ça, c’est une autre histoire, et peut-être vous la conterai-je un jour…. 😨
À bientôt, sur la route…. Ou ailleurs…
E G