Le L.E.C débarque en Normandie !
Dimanche 26 juillet 2020, Mick Jagger souffle aujourd’hui les 77 bougies qui ornent son gâteau d’anniversaire, mais avant toute chose, c’est le jour de notre balade qui nous amènera à franchir les portes de la Normandie, jusqu’au Tréport.
Le dicton du jour nous avait mis en garde ; « S’il pleut à la Ste Anne, il pleut un mois et une semaine.. ! ». Bon, pour le coup, au cours de la journée nous n’avons essuyé qu’une minuscule averse, à peine plus consistante qu’une miction de colibri. Par conséquent…
De toute façon, notre road-cap’ du jour, j’ai nommé « Archi », avait pris toutes les précautions qui s’imposent en la matière. En effet, pour être sûr de la météo sur les routes picardes et normandes, il s’était dûment informé auprès de l’Institut Royal Météorologique de Belgique… Interrogé sur le pourquoi d’une telle démarche, alors que notre chemin nous conduisait à l’opposé de là où se trouve le petit royaume, il nous dit alors d’un ton assuré ; qu’à chaque fois qu’il consultait l’ I.R.M. pour se rendre outre-Quiévrain, les prévisionnistes visaient parfaitement juste, contrairement à ceux de météo-France… Ainsi, par voie de calcul et de recoupement de la prescience belge sur d’hypothétiques pressentiments français, serions-nous à même d’obtenir des prévisions irréfragables, totalement dignes de confiance…
Qu’à cela ne tienne, il est 08h00 et il est temps de nous mettre en route. Le convoi, qui au total comptera 21 machines pour 27 participants (dont 10 gracieuses L.O.H) + 1 charmant petit ami quadrupède à poils longs, se mit en branle à la suite d’ « Archi ». Ce dernier, les yeux rivés sur son GPS embarqué sur lequel il avait minutieusement programmé un itinéraire d’anthologie quelques heures plus tôt, affichait une grande sérénité doublée d’une confiance totale dans les nouvelles technologies.
Quelques centaines de mètres plus loin, nous fûmes forts surpris de constater que notre poisson-pilote du jour affichait déjà un certain désaccord avec son système de positionnement par satellite. En effet, alors que la machine avait été convenablement programmée pour ignorer toutes formes d’autoroutes, voies rapides ou encore voies express, elle persistait à prescrire l’usage de l’ A.1.
Il en fallait plus pour perturber notre guide, et c’est avec beaucoup de bravoure qu’il décida d’ignorer ces consignes inadéquates pour se lancer (et nous avec…) à l’aventure, dans un environnement rural totalement dépourvu de panneaux indicateurs.
Au bout de 30 minutes, 9 tours de ronds-points, 7 demi-tours et 1 sort jeté aux sociétés TomTom et Garmin, nous jetons l’éponge et optons pour une technique plus ancienne ayant déjà fait ses preuves dans le passé.
Mais avant d’aller plus loin, je me dois d’ouvrir une parenthèse pour vous rappeler ces quelques préceptes qui régissent notre chapter ;
Règle n° 1 : De ton Chapter Director, jamais tu te moqueras !
Règle n° 2 : Ton Road-Marshall, jamais tu irriteras, où il t’en cuira !
Règle n° 3 : Les safeties, comme des demi-dieux tu vénéreras !
Pour cette fois, nous nous contenterons des 3 règles les plus simples parmi les 792 qui constituent le protocole du parfait biker. Fermez la parenthèse !
Blague mise à part, force est de reconnaître qu’Archi nous a concocté un super itinéraire posé sur un timing parfait.
Après une petite halte technique au cœur de l’Artois, c’est sur les coups de midi que la horde fait son entrée dans la très jolie petite station balnéaire du Tréport.
Il fait beau et les « caisseux » affluent, à la recherche d’une précieuse place de parking sur la jetée.
Aucun problème pour nous qui avons trouvé un espace privilégié et gratuit où nos belles purent être béquillées en toute sécurité.
La ville du Tréport, entourée de falaises crayeuses, a été bâtie sur l’embouchure de « La Bresle ».
Aussi, les puristes vous diront qu’on ne peut s’y rendre qu’à moto !
Son petit port de pêche, sa marina, ses plages de galets, et même ses docks, tout est charmant ici. On s’y sent très vite à son aise, peut être comme un air de vacances.. ?
Toutefois, la mer, les vagues, les plages, les ports bref, tout ce qui a trait au milieu aqueux ne convient pas à tout le monde et c’est bien normal. Là où c’est plus surprenant, c’est lorsque l’on parle d’un très sympathique life member comptant dans nos rangs. Celui-ci ayant choisi comme totem son animal fétiche ; en l’espèce celui d’un mammifère carnivore de la famille des canidés, originaire d’Amérique du nord, à pelage épais et grisâtre.
Notre biker qui d’habitude ne se défait jamais de son sourire, qui est d’une humeur toujours égale et qui, quelles que soient les circonstances ne perd jamais son calme, s’est métamorphosé dés qu’il s’est trouvé à proximité de la baille.
La 0,12 Tonne de muscles qui constituent l’essentiel de sa personne s’est soudainement faite oublier. Ses jambes flageolaient, ses genoux s’entrechoquaient, il pantelait, son regard était perdu et d’une petite voix chevrotante, il nous murmurait : « Pas si près les gars… vous êtes trop prés de l’eau là… ! » . C’était la première fois que je rencontrais un coyote aquaphobe .. !
Depuis, une rumeur laisse entendre que notre ami réfléchirait à changer de talisman pour un ….. Bilby. Affaire à suivre !
Sur les trajets aller et retour, de nombreuses difficultés de circulation ont été rencontrées durant notre progression. La rame de motos s’étirait parfois sur plusieurs centaines de mètres, ne facilitant pas le franchissement des intersections, les traversées d’agglomérations et autres pièges que nous réserve parfois la route.
Sur ce coup-là, seulement deux safeties étaient à la manœuvre, et ils se sont donnés sans compter. Grâce à leur action, non seulement le timing a été respecté, mais la caravane a pu progresser en toute sécurité.
N’oublions pas « Gio » qui a pleinement rempli son rôle de serre-file à l’arrière-garde du peloton, et ce avec beaucoup de sérieux comme l’aurait fait un border collie avec son troupeau.
Voilà !
Aux dernières nouvelles, « Archi » consulterait régulièrement l’UKMET (United Kingdom Meteorological Office). En conséquence, je me dois d’étudier au plus près les cartes routières de Suisse.
Allez, arrêtons un peu nos bêtises et remémorons nous la règle n°1.
Et la n° 2 aussi….
À bientôt sur la route… ou ailleurs !
E G